Les orchidées sont, pour la plupart, des plantes très sensibles à la modification de leur milieu naturel. Pour mieux comprendre leur répartition dans une région donnée, ici dans le département de l'Hérault, il est souhaitable de se pencher sur les différents facteurs qui conditionnent non seulement l'apparence des paysages mais aussi la nature des différents milieux. A côté des facteurs géologiques, pédologiques, géographiques et climatiques, l'activité humaine n'est pas la moindre des causes de la raréfaction des orchidées. Elle peut même apparaître primordiale. Elle sera donc traitée en premier.


L'Hérault en quelques chiffres

Le département de l'Hérault couvre une superficie de 6 247 km2 (624 700 ha). Sa population est de 1 029 197 habitants (au recensement de 2007). Il compte 343 communes, dont 1 de plus de 100 000 habitants (Montpellier avec 257 000 habitants) et 9 communes dont la population est comprise entre 100 000 et 10 000 habitants (Béziers, Sète, Lunel, Agde, Frontignan, Lattes, Mauguio, Castelnau-le-Lez et Mèze).

Ces 10 plus grandes communes concentrent près de 50 % de la population à elles seules. Environ 130 kilomètres séparent le point le plus occidental du département, du plus oriental, et 78 kilomètres sa limite la plus septentrionale de celle la plus méridionale. Quatre communes dépassent 6 000 ha de surface : Mauguio, la Salvetat-sur-Agout St-Maurice-de-Navacelles, Avène, et sept n'atteignent pas 300 ha : Valras-Plage, St-Vincent-de-Barbeyrargues, le Pradal, Usclas-le-Haut, Pluilacher, Poujols et Pouzols.

Ainsi, la répartition par commune présente-t-elle peut-être un certain intérêt pour mobiliser des forces administratives locales mais la grande disparité des surfaces des communes, ainsi que leur découpage, retire-t-il beaucoup d'intérêt à une répartition qui les prendrait seules en compte.

Région de tradition viticole remontant à l'antiquité, l'Hérault compte 138 communes utilisant des appellations de type VDQS (Vin De Qualité Supérieure; 1), AOC (Appellation d'Origine Contrôlée, sous le nom, partagé par d'autres départements, de "Minervois' ou de "Coteaux-du-Languedoc"; 135) ou grands crus (St-Chinian et Faugères; 2). Cela correspond à un pourcentage de l'ensemble des communes de 40 %. L'emprise des grands domaines viticoles sur le territoire de ce département est donc de cet ordre et modèle considérablement les paysages de plaine et de moyenne altitude en ne laissant que très peu d'espace aux milieux naturels.

Deux autres activités humaines étroitement liées au monde rural y sont encore présentes : les cultures intensives (arboriculture fruitière, asperges, melons) qui sont majoritaires dans la boucle du Vidourle, à l'extrême sud-est du département, et le pastoralisme (essentiellement consacré au mouton) qui est l'activité dominante des Causses.

La conchyliculture, localisée au Bassin de Thau, ne semble pas avoir d'influence directe sur l'évolution des milieux naturels, du moins en ce qui concerne les Orchidées.

Le tourisme balnéaire est une composante très importante de l'activité économique dans l'Hérault. Beaucoup de marais littoraux ont été asséchés pour y édifier de véritables villes de vacances, dont la population décuple en saison touristique, menaçant gravement - à travers un phénomène de surpopulation saisonnière - des milieux originaux très sensibles à la pollution, au vandalisme ou à la multiplication des décharges sauvages.

Géographie de l'Hérault

Ce département est une mosaïque de paysages très contrastés. Le long des quelques 100 kilomètres de son littoral, cordons lagunaires, dunes et étangs forment un milieu aquatique où les influences marines le disputent à celles de l'eau douce.

Les plaines du Biterrois (Béziers) et de l'Agathois (Agde), peuvent être considérées comme des zones très basses, soumises aux inondations typiques des deltas, même si l'Aude, l'Orb, le Libron et l'Hérault sont modestes en regard de leur grand frère le Rhône. La viticulture y est omniprésente. Les côteaux ensoleillés de l'arrière-pays sont le domaine &élection des vignobles réputés mais la nature y subsiste plus densément que dans les plaines.

Sans être l'objet de monoculture intensive, l'olivier est toujours présent à basse et moyenne altitude, sous forme, la plupart du temps, de petites olivettes ne dépassant pas quelques hectares.

Le Haut-Somail est le domaine des grandes forêts de hêtres et de résineux (reboisement).

L'Espinouse, avec ses 1 124 mètres &altitude, donne au département de l'Hérault son point culminant, suivi de près par le Caroux (1 100 mètres).

Un plateau de type "causse" surplombe l'Hérault au nord, à une altitude moyenne de l'ordre de 750 mètres.

Une succession de grandes collines, au pied de l'arc de cercle formé par le massif du Pic St-Loup (650 mètres) et celui de l'Hortus, dessine, à l'est du département (Montpelliérais) un paysages très vallonné, d'où émergent quelques reliefs modelés par l'érosion.


Géologie de l'Hérault

La géologie fait se cotoyer des roches aux origines très diverses, compte tenu de l'existence de nombreuses failles. Les contours amiboïdes de la plupart des niveaux géologiques ne sont pas toujours faciles à interpréter pour qui regarde une carte géologique de ce département. Quelques lignes fondamentales peuvent cependant être dégagées.

A l'ouest, les terrains cristallins et métamorphiques primitifs forment le vieux socle hercynien qui culmine avec les sommets de l'Espinouse et du Caroux et constituent le fondement du plateau du Haut-Somail. Des roches calcaires de la même époque s'y retrouvent aussi (formant, par exemple, la vallée marbrière du Jaur, dans les environs de St-Pons).

Au nord et à l'est, les Causses représentent l'exhaustement, au tertiaire, des fonds marins du secondaire. La roche calcaire y domine sous différentes formes : calcaires marins, calcaires lacustres, dolomies, manies calcaires ...

Entre ces deux structures, une translation de plaques a provoqué, à la fin du tertiaire, une action éruptive qui prolonge jusqu'à la mer la chaîne des Puys, de l'Escandorgue jusqu'à Agde. Du pied des différents massifs jusqu'à la côte, des alluvions quaternaires forment le substrat des plaines de basse altitude.

Climatologie de l'Hérault

Le climat de l'Hérault est marqué par une profonde appartenance méditerranéenne dont on peut encore sentir l'influence jusque dans les zones les plus élevées.

Dans la zone typiquement méditerranéeenne - qui exclue le Somail, l'Espinouse, le Caroux et les Causses - l'automne et le printemps sont en général doux et pluvieux, les hivers doux et secs et les étés secs et torrides.

En altitude (à partir de 700 mètres), les températures sont le plus souvent plus heurtées, avec des hivers froids et des printemps plus tardifs.